Résumé

Jeff Friedman est né à New York, une étape entre les Carpates, terre natale de sa famille, et Jérusalem, où il réside désormais.
Mon projet, Pièce de famille, vise à exprimer les échos d'un passé qui me concerne profondément, et à travers lequel j'ai cherché à capter le message tacite véhiculé par les récits de mes parents. Cette quête a été déclenchée par la bar mitzvah de mon fils Yaniv, révélant une coïncidence incroyable reliant le passé et le présent de manière inattendue.
Il y a quelques années, j'ai utilisé le dessin pour reconstruire ma famille à partir de quelques photographies. J'ai réalisé que l'art est pour moi un pont vers mon monde intérieur, une navigation sans contraintes de temps ou de lieu. Il me permet de mer rapprocher des racines de ma famille, même si ceux-ci ne sont plus en vie, et d'inssuffler de l'imagination et de l'émotion là où il n'y a plus rien.
Le sujet des grands-parents, et plus spécifiquement des grands-pères m'a profondément touché. Ayant grandi dans un environnement marqué par l'Holocauste, j'ai ressenti une nostalgie poignante pour une vie passée, à la fois réelle et désormais inaccessible. Même si je n'ai jamais rencontré mon grand-père, décédé pendant la Shoah, cette forme d'expression artitistique a rendu mon sentiment de connexion avec lui tangible et réel.
Il y a six ans, j'ai créé une œuvre représentant mon grand-père, disparu lors de la Shoah, en train de bénir mon fils Yaniv. Même si je ne l'ai jamais rencontré, les récits familiaux m'ont permis de ressentir une connexion véritable. Ce tableau est devenu un pont intergénérationnel, consolidant mon appartenance à une famille traversant temps et espace.
J'ai découvert que transformer une photographie en peinture m'offrait une façon unique d'animer les figures représentées. Une photo trouvée dans un livre sur les Juifs de l'Europe de l'Est, montrant un jeune garçon avec son grand-père près d'une forêt, m'a touché. J'ai alors réalisé un dessin au fusain, donnant au garçon les traits de mon fils Yaniv. Cette création m'a permis d'établir un lien émotionnel avec l'image, en la rendant à la fois personnelle et universelle.