Résumé

Quand on se promène dans les rues de Jérusalem, Tel-Aviv ou Haïfa, on peut voir sur des plaques bleu foncé, les noms des personnages qui ont marqué la mémoire d’Israël : les hommes et les femmes de la Bible, les grands commentateurs, les poètes ou écrivains et ceux qui ont contribué à fonder et consolider l’État d’Israël.
Ces grands hommes et femmes politiques sont connus de tous ou presque : Théodore Herzl, Haïm Weizmann, Zeev Jabotinsky, David Ben Gourion, Menahem Begin, Golda Meïr, Itzhak Rabin et Shimon Peres. Les encyclopédies et les livres d’histoire y font référence. On peut trouver en quelques secondes sur Internet leur date de naissance, leur date de décès et ce qu’ils ont fait pour le peuple d’Israël.
Mais le retient-on ?
Transposer au théâtre la vie d’un personnage connu donne un éclairage complètement différent de la simple lecture de sa biographie. La mise en scène demande un travail de préparation collective pour mieux s’approprier le personnage et le faire revivre. Ensemble, les enfants d’une classe réfléchissent et prennent des décisions pour « reproduire » le personnage, expliquer les circonstances qui ont forgé sa personnalité, appréhender son époque. La mise en scène devient ainsi une œuvre collective de « reconstruction».
Mais la scène est limitative. Comment raconter la vie de quelqu’un qui est né dans un pays donné, a immigré en Israël, a dû voyager pour exposer ses idées, défendre son pays? Dans un livre ou sur un écran, tout est plus facile, l’écrivain décrit le pays d’origine, donne des indications sur la situation sociale, économique et religieuse des parents de l’homme ou de la femme en question. Le réalisateur filme en quelques secondes la rue, la maison où il a vécu. Par l’intermédiaire d’acteurs, il dévoile les personnes qui l’ont entouré, ses ennemis, ses alliés.